Conférence – les violences sexuelles sur mineurs en milieu sportif, familial, scolaire… tous concernés

En partenariat avec l’Office Municipal des Sports, la ville de Ploemeur organise une conférence grand public « Violences sexuelles sur mineurs : tous concernés ». Cette conférence se tiendra le 9 mars prochain et sera animée par l’association Colosse aux pieds d’argile. Cette association lutte pour mettre fin à ces violences sur mineurs dans le milieu sportif mais plus largement au sein de la société. Rencontre avec Quentin Leportier le référent de l’association sur le territoire breton.

Pouvez-vous nous parler de l’association Colosse aux pieds d’argile ?

L’association existe depuis plus de 8 ans désormais. Le fondateur, Sébastien Boueilh, a été victime de violences sexuelles de ses 12 ans à ses 16 ans, par un membre de sa famille. A l’issue du procès qui a condamné son agresseur en 2013, il a créé l’association Colosse aux pieds d’argile.
Notre objectif est de lutter contre les violences sexuelles, le bizutage et le harcèlement. Nous agissons dans le milieu sportif mais aussi dans les champs de la jeunesse et du scolaire ; ces violences étant présentes dans toutes les sphères de la société. Nous intervenons auprès du public jeune et du public adulte via des sensibilisations et des formations. Nous proposons aux victimes un accompagnement psychologique et juridique gratuit.
Reconnue d’utilité publique et agréée organisme de formation, notre association travaille aujourd’hui avec plus d’une quarantaine de fédérations sportives ainsi que de nombreux services de l’État et plusieurs Ministères (Sports, Santé et solidarités, Éducation Nationale, Justice).
À ce jour, nous sommes 22 salariés au sein de l’association dont 14 intervenants présents dans chaque région de France et à la Réunion. Nous avons également des antennes à l’étranger, en Espagne et en Argentine.

Quel est l’objectif de ces conférences tout public, comme celle organisée à Plœmeur ?

L’objectif des réunions publiques est de sensibiliser sur ces sujets qui sont souvent tabous, notamment au sein des familles. Que cela concerne le harcèlement, le bizutage ou les violences sexuelles, ces tabous peuvent entraîner des difficultés pour les victimes à parler, à raconter ce qu’elles vivent ou ce qu’elles ont vécu.
Il est important de pouvoir parler dès le plus jeune âge de sexualité avec ses enfants, en adaptant bien sûr son discours en fonction de l’âge. Faire comprendre à un enfant ce qu’est une partie intime, qui a le droit de les toucher, à qui en parler si quelqu’un lui a touché ses parties sans son accord… Tous ces échanges avec un enfant vont permettre de le protéger en lui apportant les réponses adéquates.
Nous donnons des clés pour aider les parents à appréhender ces dialogues avec leurs enfants et à déceler les signaux, notamment comportementaux, qui peuvent les alerter sur une souffrance ou un traumatisme.
Ces interventions permettent également à des professionnels de s’informer sur le sujet et de prendre conscience de l’ampleur de ces violences au sein de notre société.

Vous interviendrez aussi dans les collèges prochainement, comment se dérouleront ces rencontres ?

Une intervention dans un collège dure environ 1h30, temps durant lequel il y a un échange constant entre l’intervenant(e) et les élèves. Nous parlons avec eux le plus librement possible de ce qu’est une infraction sexuelle, du harcèlement ainsi que de l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux.
Notre volonté est de leur amener des réponses à des questions qu’ils se posent et surtout de faire cela sous la forme d’un dialogue ouvert et respectueux, sans question tabou, dans un climat de confiance !
Comme ces rencontres auprès des élèves sont systématiquement libératrices, nous organisons à chaque fin d’intervention un temps pour les jeunes qui souhaitent venir nous parler de façon plus individuelle.