Les chapelles

L'église Saint-Pierre

Les atouts du patrimoine historique de Ploemeur eglise st pierreD’abord dénommée Saint-Pierre et Saint-Paul, l’église Saint-Pierre-ès-liens daterait de 1037, elle était alors constituée « d’une nef simple et fruste ». Elle est communément dénommée église Saint-Pierre. Dès le XIIIe siècle, elle possédait une nef avec des travées plein cintre et des chapiteaux décorés.
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, l’église était en très mauvais état et dut subir une rénovation. La pose de la première pierre du clocher eut lieu le 1er juin 1686. Au XVIIIe siècle, on installa derrière l’autel un retable concave d’inspiration italienne.
Au XIXe siècle, la tour fut réparée et on rajouta un escalier et une horloge. À l’intérieur, furent réalisées les boiseries de la sacristie et une tribune. Les statues anciennes furent restaurées et de nouvelles, réalisées par l’artiste Bara, y trouvèrent place. La Seconde Guerre mondiale occasionna de grands dégâts à l’édifice.
Un premier bombardement y mit le feu en 1942 mais il fut maîtrisé rapidement. Par contre, le 16 février 1943, tout l’intérieur fut ravagé par les bombes incendiaires.
L’église fut reconstruite après la guerre en conservant son aspect extérieur ancien mais avec un intérieur moderne.

L’église est de forme rectangulaire en granit et possède deux porches d’entrée. Au dessus du porche ouest, surmonté par le clocher, il existe un fronton curviligne avec un écusson aux armoiries martelées. Dans un cartouche gravé, on peut lire l’inscription latine «COEPTA PIIS PAROECORUM VOTIS IJUNH 1686» qui se traduit par «Entreprise selon les vœux pieux des paroissiens le 1er juin 1686». Le porche sud est d’une architecture plus élaborée et plus ouverte.
L’intérieur de l’église surprend tant le décalage est grand entre l’extérieur qui a conservé malgré les remaniements la patine du temps et l’intérieur résolument moderne. La nef de 38 mètres de long et de 17 mètres de largeur est très dépouillée.

Les vitraux de Robert Briand, maître-verrier à Rennes, dégradé de bleu-vert au nord, de rouge-orangé au sud et de grandes verrières au niveau de l’ancien transept apportent la lumière nécessaire à ce lieu de prières.
Le chœur est surélevé et comporte un mobilier d’église moderne. Derrière l’autel, un vitrail éclairé artificiellement représente la croix du Christ. À droite du maître-autel un vestige du début du XIXe siècle : une Vierge à l’Enfant en bois doré (inscrite MH).
La sacristie possède encore son mobilier du XIXe siècle. Dans la nef, le chemin de croix (inscrit MH) est l’œuvre de Xavier de Langlais et fut réalisé en 1960.
Près du porche ouest se trouve un bénitier daté de 1769 et la chapelle des fonts baptismaux transformée en oratoire.
On peut y voir, au fond à droite, la statue de La Vierge à l’Enfant (1490, classée MH) en pierre de Saintonge ou calcaire de Loire qui, avant 1993, était dans la chapelle Saint-Léonard ainsi qu’une toile du XIXe siècle représentant une Vierge à l’Enfant arrachant le feu au dragon (classée MH).
Une statue de sainte Ninnoch (inscrite MH) se trouve dans le porche ouest, au-dessus de la porte côté intérieur et un Christ de pitié du XVIe siècle est visible (classé MH), dans le porche sud, au-dessus de la porte d’entrée.

La chapelle Saint-Léonard

Il existe peu d’écrits sur cette chapelle. Cependant, son implantation, son architecture, ses matériaux et le nom des champs et fontaines environnants nous livrent des indices. Elle serait du XIIIe siècle ou antérieur.
La fenêtre romane, la porte sous le clocheton, l’ancien cimetière (non utilisé après 1662), ou les corbelets, différents, attestent d’une construction partiellement ancienne.
À notre connaissance, la chapelle subit deux époques de modifications majeures. Fin XVIe : ouverture de la porte sud, et réalisation du clocheton.
Un oculus et la charpente ont été vraisemblablement remaniés comme le montrent les matériaux et la pierre de faîtage du chevet. En 1979-1980, le bâtiment a été sauvegardé des outrages du temps avec, malheureusement, la perte d’éléments de charpentes du XVe (arbalétrier, sablières et poinçons sculptés). Elle reçut des vitraux de Pierre du Vorsent en 1980. Les oculi, atteints d’une dégradation qui ne peut être enrayée, furent remplacés par des œuvres de… La croix latine de l’enclos provient des roches de Port-Foll (Kerroch). Sa cloche date de 1815.
À l’intérieur, on peut voir quatre statues dont trois inscrites aux monuments historiques : saint Léonard, polychrome en pierre de Saintonge (XVe ou antérieur). De l’autre coté de l’autel se trouvait une Vierge à l’enfant, remarquable pour son déhanché médiéval breton, de même facture, datée de 1490. Celle-ci fut déplacée dans l’église paroissiale en 1992. Elle est remplacée par une copie en iroko réalisée par Maryvonne Portal en 2012. On peut également admirer sainte Radegonde (518 ? – 587) œuvre polychrome en bois (XVIe), épouse de Clotaire 1er fondatrice de l’abbaye de Sainte-Croix de Poitiers et un saint Roch (1295 – 1330 ?) et son chien, bois polychrome de 1880 par Alphonse Le Brun, sculpteur de Marine.

La Chapelle Saint-Thual

les atouts du patrimoine historique de PloemeurLa chapelle Saint-Tual est la plus ancienne chapelle de Plœmeur.
Cette chapelle érigée par un seigneur de Guidel, du nom de Cameru, qui possédait un manoir à Kerdroual, releva de cette famille de 1426 à 1536 alors qu’à la même époque, à côté, vivait le seigneur du Ter(re), dont la descendance aurait finalement hérité de cette chapelle au XVIIe siècle.
Mise à la disposition de la paroisse, comme le prouvent les huit mariages célébrés autour des années 1650, la chapelle passa ensuite dans différentes mains de la noblesse locale, avant d’être désaffectée pendant la Révolution. Son conseil de fabrique (conseil chargé de la gestion de la chapelle) décida de la conserver comme chapelle de secours en 1812. Elle fut ensuite laissée plus ou moins à l’abandon ; les propriétaires se succédèrent, jusqu’à la donation à la commune par monsieur et madame Gérard de Vitton en 1995.
L’année suivante se créait l’association des Amis de la chapelle Saint-Tual (Keleined ar Chapel Sant Tual – Kerdroual – Plañvour) ayant pour but de restaurer et faire vivre la chapelle et ses dépendances (terrain, calvaire, fontaines).
D’une grande simplicité architecturale, aux parfaites proportions avec un bel appareil en granite, la chapelle est d’abord restaurée au niveau de sa charpente en chêne par les Compagnons du Devoir, puis embellie en sa fenêtre trilobée et son fenestron par les magnifiques vitraux signés du peintre Yves Geeraerts et du maître-verrier Steven Legrand tous deux de Pont-Aven.
Le calendrier fixe la fête de saint Tual le 30 novembre, mais le pardon du saint est actuellement célébré dans la chapelle le troisième dimanche de septembre.
Les statues en chêne de saint Tual et de sainte Ninnoch, réalisées par le sculpteur Ivo Stefan et installées sur des supports ornés des armes de l’ancien seigneur et de la coquille du pèlerin, viennent rappeler les invocations à ces personnalités religieuses.

La Chapelle Saint-Maudé

les atouts du patrimoine historique de Ploemeur la chapelle st maudéLa chapelle Saint-Maudé On pense que le transept actuel correspondrait à la chapelle primitive. Comme beaucoup d’églises, elle fut  vraisemblablement détruite par les invasions normandes ou les guerres de religions.
L’édifice actuel fut construit au début du XVIIe siècle. L’église paroissiale étant en ruine, les mariages étaient célébrés dans les chapelles de Plœmeur.
Le premier document qui en porte la trace dans les archives date du 3 février 1644.
Le clocheton date du XVIIIe siècle.
La chapelle subit d’importants dégâts pendant la Seconde Guerre mondiale et servit de logements aux troupes d’occupation.
Fin 1984, une association fut créée avec pour but de restaurer la chapelle qui menaçait ruines.
L’intérieur est en forme de croix latine. Au croisement du transept, il existe trois arcs plein cintre. La chapelle renferme un Christ en bois polychrome. La fenêtre du maître autel murée a été rouverte en 1988.

Quatre vitraux réalisés par Maître Antoine Le Bihan, maître verrier de Quimper, représentent :
• pour le vitrail du chœur : la vie de saint Maudez (arrivant en provenance d’Irlande, accueillant et guérissant, construisant son oratoire et se retirant dans sa grotte à l’île saint-Maudez) ;
• pour le vitrail sud : sainte Juvette, sœur de saint Maudez, ressuscitant un seigneur et plusieurs personnes ;
• pour le vitrail nord : saint Maudez accompagné de ses disciples : Bothmaël et Tudy ;
• pour le vitrail de la nef : sainte Anne, la Vierge Marie et l’Enfant Jésus.
Les sept statues actuellement présentes ainsi que le Christ en croix (inscrits aux Monuments Historiques) ont été restaurés entre 1991 et 1994 (saint Jean, saint Pierre, sainte Marie-Madeleine, saint Nicolas, saint Vincent Ferrier, saint Barthélémy et saint Maudé). Ces statues ne sont plus les mêmes que celles connues au milieu du XVIIIe siècle.
Le pardon de la chapelle Saint-Maudé est organisé tous les ans par l’association des Amis de la chapelle le lundi de la Pentecôte.

La Chapelle Sainte-Anne

Ses monuments historiques de Ploemeur la chapelle Sainte Anne

©Fanch GALIVEL

Les époux Louys du Ter et Jeanne de la Sauldraye n’arrivaient pas à avoir d’enfant.
Désirant fortement une descendance, ils firent le vœu à sainte Anne de construire une chapelle et leur souhait fut exaucé. La sainte était en effet réputée pour consoler « les époux sans espérance et les familles sans héritiers ». Une fille, prénommée Anne, naquit au sein du couple.
L’édification se fit entre 1528 et 1537 sur les terres dépendant de la seigneurie du Ter, où elle se trouve actuellement.
Très simple, de forme rectangulaire (16 mètres sur 6,50 mètres), elle est en granite.
Sa façade occidentale possède une porte en arc brisé surmonté d’un superbe clocheton.
Le mardi 7 avril 1789, sur convocation du Roi et à l’invitation du curé Guillevic, se réunirent dans la chapelle quarante-neuf Plœmeurois afin d’y rédiger les Cahiers de Doléances. L’année suivante y eut lieu l’élection du Maire et des officiers municipaux.
Dès le début du XXe siècle, il n’y eut plus de célébration de messe dans la chapelle. À cause de cette désaffection, le Conseil municipal vota le 11 octobre 1925 sa démolition. Le chanoine Le Dain fit classer le clocher par les Beaux-Arts, ce qui la sauva.
En 1931, elle fut « frappée d’alignement ». Il fut question de la démolir et de la reconstruire ailleurs mais le projet fut abandonné.
Les 21 et 22 mars 1941, les bombardements des Alliés lui causèrent de gros dommages. La même année, le 20 décembre, on envisagea son transfert à Kerroch. Devant les protestations, le projet resta lettre morte. En 1942, elle fut restaurée. Après l’incendie de l’église Saint-Pierre, déclenché par les bombardements alliés du 16 février 1943, les offices eurent lieu dans la chapelle.
En 1979, le conseil municipal décida la réfection des chapelles de la commune dont celle de Sainte-Anne. Les travaux furent achevés en 1983.
Une association se créa en novembre 1994 : Les Amis de la chapelle Sainte-Anne. En 2012, une restauration complète de l’intérieur du bâtiment fut réalisée.
Comme mobilier, la chapelle possède un retable du XVIIIe (classé MH), avec au centre, un tableau du XIXe siècle (classé MH) : l’éducation de la Vierge par sainte Anne et saint Joachim, et de chaque côté, les statues de sainte Anne et de saint Colomban. Sur le mur nord se trouve un Christ en croix du XVe (classé MH) en bois sculpté polychrome.

Dans la chapelle, il y a aussi des statues de saint Joseph, de saint Mathurin et d’un moine missionnaire. Les vitraux sont modernes (1983) et représentent les activités de la Ville de Plœmeur : les loisirs, la pêche, le travail des champs et le bourg.

 

La Chapelle Saint-Jude

les atouts du patrimoine historique de Ploemeur chapelle st judeLa chapelle date du XVIIe siècle.
Orienté est-ouest, l’édifice est très simple et de plan rectangulaire. La décoration est faite d’éléments flamboyants et Renaissance.
La façade et l’entrée sont surmontées d’un clocheton. La partie gauche du pignon est à redents pour accéder à la cloche. Il existe une porte latérale et trois baies avec des vitraux représentant saint Jude, sainte Ninnoch et saint Pierre avec une clé.
L’intérieur est très dépouillé. Le chœur comporte un autel ainsi qu’un retable datant de la fin du XVIIIe, début du XIXe siècle avec sur la gauche, une statue de saint Jude, au centre le tabernacle avec une statue de la Vierge à l’Enfant (inscrite MH) et sur la droite saint Simon.

Sur le mur gauche, une statue du XVe siècle de sainte Ninnoch (fondatrice d’un monastère à Lannénec en Ploemeur – inscrite MH) provient de l’ancienne chapelle de Lannénec détruite à la Révolution et une statue de saint Jean-Baptiste a été sculptée par un prisonnier autrichien à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sur le mur droit sont disposés une vitrine contenant une petite statue de la Vierge et un thonier (autrefois suspendu à la voûte).
La chapelle a été restaurée en 1982 (toit, murs, retable). Elle fut utilisée pour les célébrations surtout en été jusque la fin des années 90.
La création, début 2015, de l’association Mignoned chapel Sant Jud Plañvour a pour objectif un renouveau de son activité (ouverture à la visite, concerts, offices, expositions, etc.).
Le pardon de la chapelle a lieu le dernier dimanche d’octobre.

La Chapelle Notre Dame de la Garde

La chapelle Notre-Dame de la Garde, propriété du diocèse, se trouve à Lomener. Elle est installée dans une ancienne conserverie du XIXe siècle qui était la propriété de la famille Léon Griffon.
Dès le début du XXe siècle, les conserveries ne résistèrent pas aux crises sardinières. Comme aucune chapelle n’existait plus à cet endroit de la côte, le bâtiment fut mis partiellement à la disposition de la paroisse en 1921 pour en faire un lieu de culte.
La première messe y fut célébrée par l’abbé Gousset (1er prêtre en charge de la chapelle) le 20 août 1922. Elle fut bénie par Monseigneur Gouraud, évêque de Vannes à cette occasion.
Le premier pardon eut lieu le 19 août 1923. Le chemin de croix fut érigé en 1924.
Le bâtiment fut acquis en totalité par le diocèse en 1961 pour être voué au culte.
La transformation de la chapelle sous sa forme actuelle fut effectuée en 1969. Le calvaire situé à l’entrée de la chapelle fut édifié en 1990 et le clocheton en 1992 pour bien marquer la présence de l’édifice. La chapelle est de forme rectangulaire avec un chevet plat. L’édifice à vaisseau unique, sans transept, possède des piliers massifs en bois qui soutiennent une voûte en berceau lambrissée retombant sur des murs composés de petit appareillage de pierres. Le mobilier et le décor de cette chapelle rappellent son origine maritime.
La table d’autel repose sur des structures représentant des casiers de pêche. La décoration florale est souvent posée sur d’authentiques casiers à crustacés (crabes et crevettes) des années 50 – dons des pêcheurs locaux. Derrière l’autel, on trouve un Christ en Croix du XVIIe siècle accroché en hauteur au mur en pierres.

À noter dans le décor de la chapelle, plusieurs objets en rapport avec le monde maritime : quatre maquettes ex-voto, le « St Pierre » daté de 1874 classé Monument historique (trois mâts carré de guerre à navigation mixte), le chalutier « St Bieuzy », le thonier « Jean Yves », le chalutier « Barque de St Pierre », des voiles accrochées à la charpente de l’édifice de part et d’autre de l’autel, une bouée de sauvetage dessous une Vierge portant l’inscription « Notre-Dame de la Garde – Protégez nos marins ». La statue de la Vierge est similaire à celle de Notre-Dame de la Garde à Marseille bien que de taille plus modeste.
On trouve aussi une statue de saint Germain en bois polychrome du XIXe (inscrite MH). Elle était à l’origine dans la chapelle Saint-Mathurin rasée pendant la guerre.
À remarquer également trois vitraux : le vitrail « à la Vierge » au-dessus de la porte d’entrée (dessin et réalisation Pierre Serpette), ainsi que des vitraux plus récents : « côté mer » et « côté terre ».